L’Écocritique au XXI siècle (et dans les siècles à venir)

Plantes, animaux, futuribles

Résumé

Parfois, les sciences créent leur propre objet d'étude, comme ce fut le cas pour la littérarité, les caractéristiques distinctives de l'objet littéraire auxquelles les formalistes russes ont prêté attention, comme ce fut le cas pour le phonème, un concept structuraliste de son sans existence physique et une abstraction fondamentale pour analyser les sonorités factuelles auxquelles la phonétique prête attention et pour mieux comprendre et apprendre l'oralité des langues. Parfois, les sciences n'inventent pas leurs champs d'investigation, mais adoptent plutôt une nouvelle perspective sur un sujet déjà bien établi, capable de l'éclairer et de le renouveler en tant qu'entité scientifiquement pertinente. C'est le cas de l'écocritique qui, depuis ses débuts dans la dernière décennie du XXe siècle, a réussi à mettre au premier plan des sciences humaines du XXIe siècle la pertinence académique de l'introduction de la perspective écologique dans la lecture des textes littéraires, des œuvres d'art et, en général, dans les disciplines du savoir, quelles qu'elles soient, de l'histoire à l'économie, du droit à l'économie, de la médecine, de l'ingénierie, de la cybernétique et de l'architecture à la théologie et à la philosophie, à la sociologie et à l'agronomie. À l'ère de l'Anthropocène, la perspective écologique est essentielle dans l'étude, l'analyse et l'interprétation de toutes les manifestations de la culture et, précisément parce qu'elle est essentielle à un haut degré, elle nous invite à rendre poreuses les limites des disciplines qu'elle affecte et à ouvrir de nouveaux espaces pour l'action politique et la recherche scientifique et artistique.