Enquêter des migrants étrangers habitant un village : quels procédés pour quels résultats, retour d’expérience
Contenu de l'article principal
Résumé
Je dresse un retour d’expérience sur ma thèse : comment étudier, en nous défaisant du nationalisme méthodologique, la manière dont des migrants étrangers habitent Cadaqués, village touristique espagnol ? À l’épreuve du terrain, j’ai abandonné une approche migratoire, ethniciste et transnationaliste, centrée sur les Boliviens, pour une géographie psycho-sociale afin de saisir les dynamiques de globalisation et les expériences de divers habitants à l’œuvre dans ces mutations villageoises. Des données statistiques, des entretiens semi-/ouverts, et la démarche paradigmatique adoptée par les présence et diversité humaines, ont eu pour résultats : la création de modèles conceptuels pour déconstruire la figure du migrant au regard des expériences personnelles, pour revaloriser les villages dans la mondialisation migratoire, ainsi que des connaissances sur les profils et les pratiques des Boliviens à Cadaqués. En bifurquant du transnationalisme à la localité et du migrant étranger à l’habitant (mobile), porter son intérêt sur la psyché et sur l’espace, constitue finalement un moyen pour se défaire de la distinction étranger/citoyen ; et des espaces ruraux aux mobilités protéiformes, sont pertinents pour étudier le rapport à l’étrangéité et les changements de nos sociétés. Je suggère quatre enseignements pour maximiser la conceptualisation à partir du terrain.