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Auteurs-es

  • Thomas Brignon
Vol. 33 (2018), Dossier, Pages 299-338
Reçu: Jun 21, 2018 Accepté: Jun 21, 2018 Publié: Jun 21, 2018

Résumé

À partir de l’exemple de la traduction en guarani du traité ascétique De la diferencia entre lo temporal y eterno originellement écrit par Juan Eusebio Nieremberg en 1640, puis imprimé dans la réduction de Loreto (Paraguay) en 1705, cet article met en lumière les enjeux de pouvoir entourant la pratique de la traduction collaborative en contexte missionnaire. En reconstituant les conditions d’édition de l’ouvrage, il s’agit de remettre en cause son attribution à un seul et unique traducteur, le jésuite José Serrano, et de souligner la probable implication d’une équipe d’auxiliaires indiens, jusque là considérés comme de simples copistes. Prolongeant un récent renouveau historiographique, l’examen des motifs sociaux et linguistiques d’une telle invisibilité, associé à l’identification de plusieurs cotraducteurs guarani (à l’image du cacique Nicolás Yapuguay), débo che sur une interprétation de la cécité en question en termes épistémologiques.



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