Les récits des voyageuses canadiennes-françaises au XIXe siècle : écrire hors de la maison du père
Contenu de l'article principal
Résumé
L’étude des récits des voyageuses canadiennes-françaises du XIXe siècle peut surprendre si l’on considère que l’image traditionnelle de la femme de cette époque est étroitement associée à un rôle domestique supposant le séden- tarisme. Pourtant, journaux personnels, correspondances, revues et autres types de documents le confirment : les femmes voyagent et prennent parfois même la plume pour relater leurs aventures. Le présent article s’intéresse à la façon dont ces voyageuses se représentent et à certaines stratégies discursives auxquelles elles ont recours pour rendre acceptables leur situation hors norme dans le contexte de l’époque. Ainsi, on constate que leur récit est fréquemment légitimé à l’avance par le lieu visité ou par le motif pieux et charitable de leur voyage, et à bien des égards, il entretient une image conformiste de la femme et de son rôle social. Mais au-delà de ce discours convenu et attendu, il est également possible d’observer dans les récits l’organisation et l’évolution d’une prise de parole à la fois idéologique, sociale et littéraire.